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F O U L A N
27 décembre 2007

Les "harragas" (*) de l'Islam

Il ne faut pas être un observateur averti ou un spécialiste des pays dits arabo-musulmans notamment ceux du sud de la Méditerranée, pour constater le nombre croissant de cas de suicides qui ne  sont en fait que des massacres et des actes d’autodestruction. Il est horrible et très dur à supporter de voir des jeunes se donner la mort.

r_volteMais le plus dure à supporter est les justifications de ces  actes.

Peut-on trouver une quelconque différence entre un jeune qui se fait exploser avec sa voiture piégée au nom d'une vision religieuse basée sur des interprétations d'autres jeunes en échec scolaire, et un autre jeune qui se fait embarquer en payant souvent  l’équivalent du salaire d'une année de travail, dans une aventure d'immigration clandestine et meure noyé en plein méditerranéenne? Dans le deux cas, c'est un jeune qui paye de sa vie une fausse vision de la vie, de l'avenir et du paradis. Tous les jours, les rives de la Méditerranée connaissent l'arrivée de cadavres d'immigrés clandestins pêchés par des sauveteurs et des pêcheurs.  Tous les jours aussi, il y des jeunes qui rejoignent les maquis et les réseaux des islamistes armés pour préparer, se préparer ou aller se faire exploser en plein rue dans une ville ou un village paisible dans un des pays du Sud de la Méditerranée.

Les premiers croyaient rejoindre le paradis européen tout en se jetant à la mer et mourir noyés. Les seconds croyaient en se tuant et tuant leurs concitoyens et frères musulmans, regagner le paradis promis et participer au "devoir du Jihad" pour faire régner – par le sang - la loi de la Charia sur terre.

Se sont là, les deux cas de suicide que les statistiques officielles et les discours ne peuvent ignorer. Les autres cas de suicide individuel restent  généralement ignorés du grand public pour respecter – dans la forme – l'interdiction faite par l'Islam à tout musulman de se donner la mort. Pourtant, si on regarde de près, on trouve sans doute que le nombre de ces suicides dits individuels et qui expriment au fond un cri de désespoir, se compte par milliers par an.

Mais revenons aux deux premiers cas de suicide pour poser cette question : comment expliquer que des jeunes  âgés de 20 à 30 ans se préparent  et se donnent la mort avec une extraordinaire soumission à leurs destins, les uns pour franchir sur une embarcation de fortune la méditerranée et finir noyés et les autres pour se faire exploser et tuer des innocents sur la place publique au nom de l'Islam?

On n'a pas besoin de lire les centaines d'études et de recherches qui ont tenté durant les vingt dernières années d'expliquer ce phénomène. Il n'est pas nécessaire non plus d'aller chercher la réponse chez les psychologues et les spécialistes des comportements collectifs. Il suffit de se rendre dans les capitales et grandes villes des pays concernés pour se rendre compte du désarroi de la jeunesse qui représente – ne l'oublions pas – 75% de la population. On est frappé par des phénomènes qui constituent une explication encore plus révoltante que le désespoir de ces jeunes, à  cette  folle course de la jeunesse au suicide et à la mort.

Dans les rues des pays concernés ou dans les enregistrement vidéo des testaments de kamikazes, on  est devant des jeunes habillés en tenues afghanes, pakistanaises ou autres allures asiatiques, mais rien ne les identifient dans leurs tenues vestimentaires et démarches à des habitants des pays du sud de la Méditerranée. Ces jeunes qui ont rejeté tout lien avec leur propre société et avec la tradition de leur pays ont  renié en même temps leur identité et leur histoire. Ils rejettent la société, les traditions, la culture domainante, la modernité, le progrès, la mémoire collective, l’histoire et l’identité pour remplacer tout cela par le néant et la mort. Pire encore, ils démontrent par leur comportement, tenue et interprétation de la religion qu’ils ont fait remplacé la Mecque par Tora Bora et le Coran  par des Fatwas douteuses?

Ils expriment par cette course au  néant, un désespoir et une descente en enfers.

Ils expriment aussi, un échec des gouvernants et de toute une génération qui n’a pas su bâtir l’Etat de l’indépendance nationale.

A l'exception de trois  héritiers du pouvoir dont deux l’ont hérité par hasard et sans préparation (le président syrien et le roi jordanien) et un autre (le roi marocain) préparé mais prisonnier des traditions, tous les gouvernants des pays arabes sont des vieux qui gouvernent – sans comprendre ou connaître leurs aspirations – des peuples constitués à 75 % des jeunes de moins de 30 ans.

Cela est suffisant pour générer des milliers de Harragas  qui se donne la mort par désespoir, les uns pour fuir la misère matérielle et morale, et les autres pour proclamer par l’autodestruction, l’échec collectif et individuel des leurs sociétés et gouvernants.

Dans les faits, les causes et les conséquences, les Harragas des frontières et les Harragas de l’Islam se rejoignent de le cri de désespoir.

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(*) Harragas: immigrés clandestins en dialecte maghrébin

Sellami Hosni

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